La contrée c'est comme le sexe : si tu n'as pas un bon partenaire, tu as intérêt à avoir une bonne main

Sans maîtrise, la puissance n’est rien !

Robert PIRELLI
vendredi 9 décembre 2005.
 

Récit des faits :

Axel, le frère de Brice et son partenaire attitré Ludo nous mettent la pression depuis plusieurs semaines : "on va vous massacrer", "c’est quand vous voulez", "vous nous faites pas peur", "c’est celui qui dit qui est" et autres provocations.
Derrière ces simples paroles d’enfant se cache une réelle admiration, c’est une forme perverse du syndrome de Stockholm : on aime ceux qui nous font du mal, on veut souffrir des mains de nos idoles et périr sous leur coups tels des foudres divines...mais je m’emporte.
Nous décidons donc "d’offrir" une partie à ces jeunes débutants friands de savoir et de sensations, un peu pour les remercier de leur fidélité et de l’admiration qu’il nous portent.
Dans l’affaire de la charcuterie, n’avait-ils pas été d’un salutaire soutien psychologique pour vos deux serviteurs meurtris : "c’est un accident les gars, ça se reproduira plus, vous êtes les meilleurs".
Je peux le dire aujourd’hui sans honte, c’est cette vénération quasi divine qui m’a sorti des méandres de la dépression porcine dans laquelle je commençais à m’enfoncer.
Une partie a donc été organisée hier soir, une espèce de récital privé à l’attention exclusive de deux jeunes fans larmoyants d’admiration...du moins c’est ce que nous imaginions.

Ca commence fort !

1ère partie : Une formalité, les scores ne sont plus en ma possession mais ils reflètent une facilité impressionnante. Environ 1000 point d’écart, dès la 3ème maine, l’objectif avoué de nos deux adversaires était de passer les 1000 points. A ce moment-là nous étions au top.

Mais tout çà c’était avant le drame bien entendu !

2ème partie : Nous nous tenons correctement, contre toute attente, la partie est disputée, nous ne commettons aucune erreur.
Nos adversaires, eux, en commettent plusieurs, en particulier de nombreux capots ratés (mais non annoncés donc sans conséquences majeures).
Lors de la bascule des 1000 que nous atteignons simultanément, les choses changent radicalement, nous prenons quasiment 800 points de retard en quelques maines.
Nous parvenons néanmoins à rattraper ce retard grâce à quelques jolis coup d’éclat allant même jusqu’à reprendre la tête.
Alors que nous nous apprêtons à porter l’estocade afin de mettre à mort sans souffrance nos adversaires : mauvaise donne, la partie se joue au finish et nous la perdons le plus régulièrement du monde...logique défaite que nous encaissons sur une partie des plus équilibrée.
Félicitation d’usage à nos adversaires.

Erreurs fatales !

La troisième partie démarre comme la deuxième : équilibrée.
C’est peu après la bascule des 500 que tout...bascule. Nos adversaires nous mettent plus de 1100 dans la vue aidé il est vrai par quelques annonces hasardeuses d’un membre de mon équipe dont je tairais le nom (sachez juste qu’il ne s’agit pas de moi).
Un capot annoncé non fait (mais très intelligemment tenté par mon partenaire), rien à dire.
Puis une annonce contrée par nos adversaires et surcontré (toujours par le même partenaire) : surcontré chuté.
Justifié, il est vrai, par une indécent coup de chatte de Ludo (Brice s’en mord encore les dents).
Pas grand chose à reprocher finalement, des prises de risque de déglingo et un léger manque de réussite.
Rien n’est joué bien sur, le score est d’environ 1700 à 650 et trois maines plus tard, nous avons rattrapé une grande partie de notre retard (1850 contre 1600 en leur faveur).
Je constate à ce moment-là de grosses gouttes de sueurs perlant timidement sur le front de Ludo, les yeux rivés sur le score tel un pitbull affamé devant une crèche.

Dernière maine.

Comme lors de la deuxième manche, nos adversaires sont servis plus que généreusement et gagne la partie sur une annonce basique et sans risque.
Rien à redire non plus, sauf nous reprocher quelques erreurs stratégiques et des prises de risque inutiles.
Quant à nos adversaires, ils ont bien entendu reçu les félicitations d’usage conformèment au protocole mais leur jeu, s’il a été efficace, n’a jamais été basé sur une réelle attaque construite.

Nous tenons donc à féliciter sincèrement nos adversaires d’un soir, vous pourrez vous vanter à vie de cette victoire car comme vous le savez, c’est un indéniable atout social et un gage de réussite.
Une performance que vous pouvez intégrer dans votre CV dans la rubrique "réalisations majeures", les portes vont s’ouvrir devant vous et vous aurez même droit à un BigMac gratuit pour l’achat d’un menu Best Of (offre non cumulable).

Néanmoins, étant donné que je suis un gros connard doublé d’un mauvais joueur de première, je terminerais par cette citation de Corneille :
"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire".

Sachez intégrer cette devise jeunes pédéwan et vous en sortirez grandis.


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